Login

Tribunal Du sursis requis contre cinq viticulteurs

Une peine de prison avec sursis d’un à deux ans a été requise à Montpellier contre cinq viticulteurs jugés pour association de malfaiteurs et prévenus d’avoir voulu mener une action clandestine de protestation au nom du Comité régionale d’action viticole (Crav) dans le Bordelais.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin à 14 heures. « Habituellement, cette infraction, on l’applique à des braqueurs, des trafiquants, des criminels, mais là, on l’applique à des gens qui, le reste du temps, sont des travailleurs et ont sans doute des motifs de mener une action collective, mais pas des délits, explique Christophe Barret, le procureur de la République de Montpellier dans son réquisitoire. Certains avaient peut-être pris l’habitude de croire qu’ils étaient intouchables. »

Manifestation de soutien

Quelque 150 viticulteurs, portant pour certains des tee-shirts rouges « Viticulteur pas malfaiteur », s’étaient rassemblés en soutien devant le tribunal de grande instance de Montpellier, sous une forte surveillance policière. Les cinq prévenus, un sexagénaire, trois quinquagénaires et un trentenaire, étaient jugés dans le cadre d’une enquête sur un projet d’action clandestine dans le Bordelais attribué au Comité régional d’action viticole (Crav), sorte de « bras armé » de la viticulture dans le Languedoc.

Les viticulteurs languedociens dénoncent régulièrement les importations « déloyales » ou « frauduleuses » de vin étranger, en majorité espagnol, par des négociants et distributeurs qui sont visés par des actions clandestines du Crav ou de ses déclinaisons locales. Le 3 mai 2017, un convoi de 32 viticulteurs a été intercepté au péage de Saint-Selve, en Gironde. Les cinq hommes avaient été placés en garde à vue en janvier 2018 et convoqués devant le tribunal correctionnel sans être mis en examen.

Les avocats plaident la relaxe

Christophe Barret a requis, selon les rôles attribués à chacun, des peines d’un an à deux ans d’emprisonnement avec sursis. Les avocats de la défense, parmi lesquels Éric Dupond-Moretti, ont plaidé la relaxe, assurant notamment que le dossier contenait « zéro preuve » contre les prévenus.

« Ces hommes, comme nous tous, n’ont fait qu’une chose : défendre leur métier et l’avenir de la viticulture dans notre région », estime le Syndicats des vignerons du Gard (SVG).

AFP

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement